Cet article sur mon mode de vie zéro déchet a été initialement partagé le 2 avril 2018

J’ai essayé de regrouper en une photo à peu près tous mes changements : courses en vrac, produits naturels, savons et shampoings solides, cup, yaourt maison et gourde

Il y a plus d’un an, je vivais encore à Berlin. A l’issu d’un énième pic de pollution, j’ai eu une soudaine prise de conscience : Comment peut-on espérer que cela s’arrête si personne ne change sa manière de vivre ? Je me suis rappelée un article lu sur le blog de Garance Dorée, il y a longtemps, d’une femme qui a adopté un mode de vie zéro déchet qui expliquait ramener son gobelet partout et l’intérêt de sa démarche. A l’époque, ça m’avait marqué et je trouvais ça un peu bizarre. Sans réfléchir plus, je l’avais relégué dans un coin de ma tête. Et c’est la 1ère idée qui est venue quand l’écologie m’a frappé de plein fouet. Cette phrase est hyper bizarre mais c’est exactement ce qu’il s’est passé : je n’avais jamais été écologique ni attirée par cela, je ne faisais pas attention à grand-chose à part ce qu’on m’a appris depuis toute petite (éteins la lumière en quittant une pièce, coupe le robinet…) et je voyais ces gens comme une espèce à part. Et pourtant… J’ai donc rapidement décidé d’arrêter de surconsommer des déchets. Je suis allée faire les boulangeries et les courses avec mon sac. Et à la faveur d’un déménagement, à Lyon, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite pour changer de mode de vie. Une petite rétrospective ?

Les débuts du mode de vie zéro déchet : mars et avril 2017

  • Je me sens un peu une warrior, pas besoin de lire ce que les autres ont fait, je ne cherche que quand je n’y arrive pas sur internet. Comme j’avais vaguement entendu qu’il fallait des bocaux pour faire les courses, je m’empeste d’en acheter à pris d’or sur le bon coin. Je fais mes courses au Biogone (comme Biocoop mais ça s’appelle Biogone, ne me demandez pas pourquoi) avant de me rendre compte que le choix est extrêmement limité, et de découvrir les épiceries en vrac. J’y découvre les sacs en coton bio, qui sont mes plus fidèles alliés depuis.
  • J’achète mon savon solide chez Lush, qui est pour moi la seule boutique à en proposer sans aucun emballage (y compris papier). J’en ai découvert énormément d’autres depuis, y compris les produits naturels, qui étaient à cet époque totalement inconnus pour moi…
  • Un ami me donne une yaourtière qui trainait dans sa cave, très probablement l’un des meilleurs cadeaux qu’on m’ait faits.
  • Je veux adhérer aux compostiers (association aujourd’hui clôturée), mais on m’explique qu’ils sont tous plein et que je dois attendre septembre. Je prends mon mal en patience.
  • Je fais mes céréales moi-même.

Mais je continue à craquer régulièrement pour des Baiocchi (petits gâteaux Barilla suremballés extrêmement bons et addictifs), et j’oublie plus souvent mes sacs que je ne le voudrais.

L’adoption du mode de vie zéro déchet : avril à novembre 2017

  • Je découvre que les sacs Kikkerland, s’ils permettent d’engager la conversation à tous les coups, ne sont vraiment pas résistants. Ils viennent accessoirement de l’autre bout du monde (les Etats-Unis), sont faits en plastique et même si le service client est top (ils m’en ont renvoyé gratuitement), le fait est qu’ils se cassent systématiquement après quelques semaines d’utilisation. Je précise que j’en faisais une utilisation quotidienne.
  • Je découvre aussi que les bocaux en verre, même si c’est très joli, ce n’est vraiment pas pratique. J’ai porté une fois 15 kg en sortant de mon magasin en vrac, ce qui m’a fait dire « plus jamais ». Le tourniquet (seul endroit où je peux stocker les aliments) menace de s’effondrer sous le poids.
  • Mes collègues vont tous s’acheter des salades au moulin, qui les propose dans des pots en plastique. Je récupère les contenants qui deviennent mes nouveaux bocaux. Je suis hyper heureuse (et fière).
  • Je passe au shampoing solide, toujours Lush (je ne voyais pas du tout où l’acheter ailleurs).
  • Je suis en stage avec une végan. Qui mange des gâteaux à l’huile de palme, produit une quantité de déchet assez monstrueuse et force tout le monde à apporter des gâteaux végan pour les anniversaires ou autre. Je la regarde comme une bête curieuse, étonnée de découvrir qu’on peut être végan en s’en moquant totalement de l’écologie, et découvrant que les alternatives à l’œuf et au beurre dans les gâteaux ne sont pas si évidentes.
  • Je trouve un « sac à sac » (en réalité, une pochette), qui me permet de ne (quasiment) plus jamais manquer de sac pour une envie soudaine.
  • Je ne consomme quasiment plus de viande, tout simplement parce que la viande chez le boucher coûte beaucoup plus cher. Je me suis aussi rendue compte qu’on n’en avait pas vraiment besoin, et je n’en prends quasiment jamais à la cantine non plus. De manière général, je fais beaucoup plus attention à la provenance de mes produits : j’aime qu’ils soient respectueux des humains qui le vendent et des animaux.
  • Je fais mon déodorant maison, et je l’adore.
  • Je découvre le magasin Oh My Cream, qui sauve ma peau continuellement rouge et boutonnée. Je rentre dans le monde merveilleux des produits naturels.
  • Je passe à la cup (niveau économie on peut difficilement faire mieux, niveau confort je pourrais écrire un roman sur mes péripéties avec ce simple objet…).

Je suis contente, j’ai l’impression de générer beaucoup moins de déchet et pense que ceux générés sont inévitables.

La routine du mode de vie zéro déchet : de décembre 2017 à mars 2018

  • J’ouvre mon blog. J’arrête de suivre certaines filles sur Instagram, beaucoup trop consuméristes à mon goût (je me mets à détester les déballages des cadeaux des marques, surtout quand c’est quotidien). Je suis plein d’autres filles zéro déchet, naturelles, végan, végétariennes ou juste écolo. Je découvre tout un nouveau monde, qui petit à petit, me fait ouvrir les yeux et réfléchir.
  • Je ne renouvelle pas mon stock de nettoyants chimiques, et je le remplace par du vinaigre blanc macéré dans des épluchures de clémentine (ou l’inverse).
  • J’achète mon savon naturel et en vrac.
  • J’achète mon shampoing naturel et en vrac. Je passe même à un shampoing tous les 2 jours (c’est loin d’être glorieux mais je tiens le coup !), ce qui me fait découvrir la maïzena comme shampoing sec (cette astuce marche incroyablement bien).
  • Je trouve ENFIN un compost qui accepte nos épluchures.
  • Je teste les cookies vegan, recette hyper bonne qui me donne envie d’essayer plus.
  • Je garde à peu près tout ce qui passe entre mes mains et qui est destiné à la poubelle : le pot de yaourt en verre de la cantine qui devient un pot à crayon, l’intégralité des papiers cadeaux de Noël (noooon, ne le déchire pas je veux le garder !!), l’emballage de fromage râpé, le tout petit pot de moutarde du brunch…
  • J’achète un dentifrice solide (énorme avancée, je n’aurais jamais cru réussir la transition).
  • J’achète une gourde ! Et effectivement ça change la vie
  • Je vois des déchets partout.

Les écogestes qui restent à mettre en place

Mon plus gros changement depuis l’ouverture du blog est la découverte du mode de vie naturel, dénué de tous les produits chimiques présents dans nos savons, shampoings, lessives, produits ménagers, produits de beauté, etc etc… J’aime beaucoup cette vie qui me donne l’impression d’être plus saine. Côté déchet, je suis à peu près au même point qu’en septembre : je ne vois pas tellement comment enlever ceux qui me restent (et il en reste encore pas mal, l’ouverture de la poubelle me désespère à chaque fois). Il est très difficile de distinguer ceux que je jette vu qu’il y a toutes les épluchures mélangées, mais maintenant qu’on a un compost ça va être bien plus simple. Je sais déjà que je devrais passer aux mouchoirs et serviettes hygiéniques en tissu, mais pour l’instant je ne me sens pas prête… Je vous tiendrai au courant de mes autopsies !

Mon avis face au zéro déchet

Cette démarche a opéré un changement radical en moi, je n’y aurais jamais cru il y a un an et demi. Je suis devenue extrêmement vigilante, je me suis beaucoup renseignée et j’ai appris énormément sur l’environnement. J’ai l’impression de faire partie d’une nouvelle communauté qui œuvre pour le bien de tous (c’est beau). Je suis hyper fière du chemin parcouru, du fait que mes colocs aient adhéré et jouent le jeu, de mes amis qui me demandent d’expliquer ma démarche et s’y intéressent. Je me sens comme une petite ambassadrice. J’ai conscience de ne pas avoir vécu le même cheminement que beaucoup d’autres, qui disent « la première année c’est la folie et la 2ème on revient en arrière ». J’y suis allée lentement, à mon rythme, et je sais que je suis très loin du bocal (qui n’est pas dans mes objectifs). Je doute revenir en arrière dans les choix que j’ai fait, même si j’ai du mal a adhérer au dentifrice et à la cup, parce que j’ai vraiment l’impression de donner du sens à ma vie avec cette démarche (encore une phrase bateau, désolé…). Je me rends compte aussi que ça ne sert à rien de forcer les gens, et je m’efforce au maximum de rester pédagogique sans m’énerver (ce qui est loin d’être évident). J’en ai pris pleinement conscience avec ma collègue vegan, qui me forçait à cuisiner différemment, alors que quand j’en ai pris l’initiative je me sentais bien mieux. Il y a aussi quelques points négatifs, parce que ce serait mentir de dire que pour moi, tout est rose. J’ai du mal à prendre du recul et je me sens vraiment triste quand je vois que des amis ne font pas le tri (y compris s’ils sont chez moi), ou qu’on m’invite à une fête remplie de gobelets et de vaisselle en plastique. J’ai des chutes de motivation quand je vois la quantité de gens qui m’entourent qui n’ont aucune prise de conscience environnementale (je ne peux pas leur en vouloir, j’étais exactement pareil un an avant), et qui s’en fichent. Je suis vue comme une casse-pied de première dans ma famille, qui ne comprend absolument pas ma démarche et ne fait aucun effort. C’est la partie qui me peine le plus.

Mais à part ça, je sais que j’ai aidé certains à se lancer, que j’ai fait réfléchir mes colocs (même si je ne suis pas sûre qu’ils continuent après) et mes amis. Et petit à petit, peut-être que la prise de conscience va se faire pour eux aussi !

La suite de mon mode de vie zéro déchet

Cet article ayant été écrit en 2018, j’ai beaucoup changé depuis. J’ai notamment écrit un article sur mon bilan du zéro déchet 4 ans après, et mon bilan 6 ans après.

Si vous êtes une entreprise, vous pouvez être intéressé par organiser un évènement zéro déchet ou la SERD.

J’ai également créé l‘atelier zéro déchet qui vous permet de faire un team building de sensibilisation au zéro déchet. C’est l’atelier auquel j’aurai rêvé participé en mars 2017 ! J’y présente toutes les alternatives au déchets les plus courants et comment les adopter facilement. J’ai également créé de nombreux team buildings écologiques.

Et toi, tu en es où dans ta démarche ? Tu as envie d’avancer ?